Adjoint aux finances : deux pratiques opposées entre Didier Leclercq et Jean-Christophe Poulet
Entre 2021 et 2025, la commune de Bessancourt a appliqué deux modèles radicalement différents de délégation des finances : l’un équilibré et partagé, confié à Didier Leclercq lorsque Jean-Christophe Poulet était maire, et l’autre extrêmement concentré, aujourd’hui confié à Jean-Christophe Poulet lui-même après sa démission. Voici la comparaison.
1. 2021–2024 : une délégation équilibrée et encadrée (Didier Leclercq)
Sous le mandat de Jean-Christophe Poulet, l’adjoint aux finances Didier Leclercq recevait une délégation limitée, précise et encadrée. La délégation portait uniquement sur certains actes techniques :
- gestion de dépenses limitées et identifiées ;
- validation de notes de frais et de mandats ciblés ;
- bons de commande au-delà d’un seuil défini ;
- actes budgétaires circonscrits et non stratégiques.
Le maire conservait alors l’essentiel de la signature financière, ainsi que la maîtrise du pilotage budgétaire. La délégation n’était ni totale, ni politique : elle servait à faciliter la gestion administrative.
2. 2025 : une concentration exceptionnelle des pouvoirs financiers (Jean-Christophe Poulet)
Après la démission de Jean-Christophe Poulet en octobre 2025, son adjointe – devenue maire – signe un arrêté lui transférant presque toute la chaîne financière de la commune. Cette délégation est radicalement différente de celle accordée à Didier Leclercq.
Elle confie à un seul élu :
- l’ensemble des bons de commande, sans plafond ;
- toutes les dépenses (engagement, liquidation, mandats) ;
- toutes les recettes (titres, reversements, corrections) ;
- la signature de tous les marchés publics à incidence financière ;
- les avenants jusqu’à +15 % ;
- les relations directes avec la Trésorerie et la DGFIP ;
- le pilotage opérationnel complet du budget.
Ce transfert de compétence est si large qu’il revient à confier à un adjoint un rôle d’ordonnateur de fait, alors que seule la maire en détient le pouvoir légal.
3. Comparaison des deux modèles
| Élément comparé | Délégation Leclercq (2021–2024) | Délégation Poulet (2025) |
|---|---|---|
| Nature de la délégation | Limitée et sectorielle | Totale et transversale |
| Pilotage financier | Assuré par le maire | Transféré à l'adjoint |
| Répartition du pouvoir | Partagée entre les élus | Concentrée sur une seule personne |
| Rôle politique | Technique, administratif | Politique et stratégique |
| Risque de "maire bis" | Aucun | Très élevé |
4. Une évolution qui interroge la démocratie locale
La comparaison entre les deux délégations montre un glissement institutionnel important. Là où le modèle Leclercq respectait l’équilibre entre maire et adjoint, le modèle Poulet concentre le pouvoir réel entre les mains d’un seul élu qui n’est plus maire mais en exerce une partie des fonctions.
Cette situation fait peser un risque démocratique évident : la commune se retrouve de facto avec un maire de droit et un maire de fait. Les habitants méritent une gouvernance lisible, équilibrée et conforme au droit.
5. Notre position
Notre groupe municipal continuera de défendre une gestion financière transparente, conforme au Code général des collectivités territoriales et respectueuse du rôle de chaque élu. Informer les habitants, analyser les décisions et veiller à la bonne gouvernance fait partie intégrante de notre engagement républicain.