Val-d’Oise. Polémique autour de l’annulation de la réunion d’Agir pour Bessancourt
À Bessancourt (Val-d’Oise), le collectif, qui prépare les municipales de 2020, a trouvé portes closes à l’Aepb, pour sa réunion, lundi 24 juin 2019.
Ce lundi 24 juin 2019, devant les portes de l’Aepb restées closes, Romain Lefevre est en colère. À Bessancourt (Val-d’Oise), le représentant du collectif Agir pour Bessancourt comptait organiser sa première réunion publique dans la salle de l’Association d’éducation populaire de Bessancourt (Aepb).
Autour de lui, une trentaine de Bessancourtois ayant répondu à l’appel échangent dans une ambiance tendue.
En cause, la réservation de la salle, convenue il y a trois semaines environ, et annulée le matin même ! Un revirement de dernière minute, motivé, selon le président de l’Aepb, Francis Balland (par ailleurs, conseiller municipal d’opposition) par le caractère « polémique » de cette réunion. Le groupe Agir pour Bessancourt y voit pour sa part un coup politique et dénonce sur son blog un « déni de démocratie ».
« Collectif citoyen »
Le tract distribué aux habitants au sujet de cette rencontre affiche la volonté d’« échanger, de débattre et d’agir » en vue de créer un « collectif citoyen sur la ville de Bessancourt ».
Le collectif citoyen Agir pour Bessancourt a trouvé portes closes pour sa réunion publique. (©La gazette du val d’Oise)
Cet « appel » renvoie alors à un site internet qui dresse un constat critique de la politique municipale et prévoit de constituer une liste d’opposition pour les élections municipales de 2020.
Par la répétition de la formule « Je m’insurge », les auteurs en appellent « à sanctionner [par les urnes] la volonté exacerbée du maire de se maintenir au pouvoir, ainsi que son absence d’ossature dans le positionnement politique ».
« Guéguerre politique »
Alerté par ces déclarations, le maire, Jean-Christophe Poulet (Lrem), invoque les propos « diffamatoires » tenus, à ses yeux, par ce groupe.
Il envoie un courriel au président de l’Aepb et lui fait part de son questionnement sur la contradiction qui pourrait exister entre l’aspect polémique de cette réunion et les exigences de neutralité de l’association qui l’accueille.
C’est à la lecture de ce courriel que le président de l’Aepb, désireux de garder une position neutre pour ne pas faire entrer son association dans cette « guéguerre politique », décide d’annuler finalement la réservation.
Ambiguïté
Pour le porte parole du collectif, cette réunion ne comportait aucun aspect polémique, ni politique, mais se voulait être un moment « d’échanges et de partage entre Bessancourtois ».
Il indique que cette initiative est née d’un groupe d’amis constatant les problèmes et limites dans l’évolution de la politique de la ville et ne souhaite donc pas se positionner dans une logique de conquête du pouvoir. Face à la demande de clarté exprimée par les habitants réunis ce soir-là, le collectif restera très ambigu, indiquant seulement que « leurs valeurs, leurs idées, leur bord politique ce sont les Bessancourtois ».
Contacté, le maire considère, quant à lui, que les déclarations publiées sur le site internet de ce collectif le classent comme un groupe d’opposition politique et que comme tel,
il se doit de se constituer en association afin de réserver une salle municipale pour ses rencontres ».
Quand les organisateurs de cette réunion publique dénoncent l’acte « maladroit » du maire, celui-ci pointe l’ « amateurisme » du jeune collectif.
Entre incompréhension, curiosité et colère, les Bessancourtois réunis pour l’occasion font part de leurs réactions face à cette annonce.
Si certains ont pu exprimer leurs mécontentements face à aux évolutions de la ville, des élus de la majorité comme de l’opposition, présents lundi soir sur place, ont également été pris à partie par certains pour leur présence jugée « déplacée ».
« Ambiance bizarre »
« Une ambiance bizarre », selon deux habitantes venues là par curiosité, qui ne comprennent pas pourquoi l’événement a finalement été annulé. Les organisateurs de la réunion ont tenté de calmer les esprits en déclarant que les élus étaient les bienvenus « à partir du moment où ils sont ouverts ».
Une volonté d’apaisement que partage le maire, pour qui « il n’y a aucun problème à ce qu’une réunion de ce genre puisse avoir lieu, si elle s’organise selon le cadre à respecter ».
Et un habitant de conclure : « Les grandes œuvres sont difficiles. Et nous voulons réaliser une grande oeuvre ».
A.L.
référence : site actu.fr