HOMMAGE A CHARLIE HEBDO

Le 07 janvier 2015, soit il y a, jour pour jour, 5 années de cela, le pays de l’auteur du Traité sur la tolérance, le Pays de l’iconoclaste Voltaire, la France Éternelle payait, à travers l’attentat perpétré contre CHARLY HEBDO, un lourd tribut à son attachement atavique à la liberté d’expression.

La bête immonde qui, ce funeste jour, nous a ravi 12 apôtres de la tolérance, a pour nom obscurantisme et fanatisme religieux. Une bête immonde ou devrions-nous plutôt dire une erreur de la culture qui exècre tout ce qui fait que, dans le concert des nations, cette France, nôtre, est si singulière et atypique :  Une irrévérence vis-à-vis du sacré, une «indéférence» vis-à-vis des puissants, un vivre ensemble comme ultime pied de nez aux organisations sociales individualisantes ; tant de particularismes qui alimenteront ce que d’aucuns qualifieront d’hubris de la société française.

A ce titre, CABU, CHARB, HONORE, TIGNOUS et WOLINSKI, la psychanalyste ELSA CAYAT, l’économiste BERNARD MARIS, le policier FRANCK BRINSOLARO, qui assurait la protection de Charb, le correcteur MUSTAPHA OURRAD, MICHEL RENAUD, FREDERIC BOISSEAU et le gardien de la paix AHMED MERABET nous lèguent, de par leur sacrifice, la mission quasi sacrée de dénoncer la dictature de la pensée unique partout où, insidieuse, elle se trouve, se cache ou se terre.

La survie de la liberté est à ce prix.   

Ironie de l’histoire, c’est dans le XIème arrondissement de Paris, haut lieu de luttes et terre historique de barricades, qu’encore une fois une vision progressiste, démocratique et libertaire de la France infligera paradoxalement une cuisante défaite à cet anti-lumière qu’incarnent les fanatismes de tout ordre.

En définitive, alors que nous commémorons, aujourd’hui, la mémoire de femmes et d’hommes qui ont payé de leur vie pour que nous puissions pleinement jouir de la liberté d’expression, comment ne pas saluer ces quelques censeurs locaux qui réduisent la liberté d’expression, notamment celle politique, à sa plus stricte expression et leur dire fièrement :

JE SUIS CHARLIE