COVID 19: UN DÉCÈS DE PLUS EST UN DÉCÈS DE TROP.
Les tenants du politiquement correct et leurs affidés en appellent, en cette période de crise sanitaire, à la concorde nationale ; craignant que la responsabilité de la classe politique, dans son ensemble, ne soit mis en exergue dans ce que l’on ne tardera pas à appeler le scandale du COVID 19.
Moi, Elie DOMERGUE, qui, en peu de temps, vient d’apprendre les décès successifs de deux de mes connaissances, victimes du COVID 19, ne peut se satisfaire de cette trêve de dupes que nous propose une classe politique coupée de toute notion d’intérêt général ; et veut que soit questionnée sinon la culpabilité de cette dernière mais au moins sa responsabilité dans la construction de cette crise sanitaire.
Oui ! Vous avez bien entendu j’utilise le terme « construction » et parlerais même de construction de malheurs. Car comment qualifier autrement ce processus qui, s’abritant derrière le sacro-saint verrou d’un déficit public ne pouvant excéder 3% du PIB, s’est attelé brique par brique à déconstruire, durant ces vingt dernières années, notre système de protection sociale ; enlevant à la puissance publique toute capacité d’investir dans les domaines de la Santé, dans les domaines de l’Education et de la Recherche ou encore dans les secteurs de la Justice et de la Solidarité.
Nos politiques de tous bords, affiliés à une bande de bureaucrates zélés ont alors assujetti un bien public tel que la Santé à la loi du marché et à une exigence de rendement comptable. Et ce, en promouvant un dispositif tel que la T2A ou Tarification A l’Activité, lequel Induit dans le milieu hospitalier une course au rendement et une baisse de la qualité de la prise en charge du patient ; en procédant sur les 15 dernières années à la fermeture de 69 000 lits d’hôpitaux (selon Le Panorama des établissements de santé, dans son édition 2019, publié par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), rattachée au ministère de la Santé); en limitant via l’ONDAM, ou l’Objectif Nationale des Dépenses d’assurances Maladie, la capacité d’investissement des établissements publics hospitaliers ; en organisant sur le territoire français des déserts médicaux via le non-accompagnement d’une restructuration modernisatrice et démocratique de la médecine de ville ou encore en décrétant la fermeture des établissements hospitaliers de proximité.
Ainsi, tous ces éléments mis bout à bout, m’amènent à penser, sans pour autant que je n’adhère à une quelconque théorie du complot, qu’une stratégie politique visant à mettre sous la coupe des forces du marché, nos biens publics et a fortiori la Santé, est insidieusement en cours au sein de notre société. Et comme vous pouvez le constater c’est cette stratégie et les orientations déshumanisantes dont elle est porteuse qui sont à l’origine de ce désastre sanitaire. Sinon comment comprendre qu’un grand pays comme la France, après avoir retenu des leçons des précédentes crises sanitaires, se trouve en 2020 en situation de rupture de masques de protection respiratoire individuel de type FFP2, ou encore en pénurie de lits en service de réanimation. Etc….
Les promoteurs d’une telle stratégie, qui a abouti à la construction de cette catastrophe sanitaire, devront répondre de leurs actes devant les survivants de cette pandémie mais également devant les générations futures.
De même celles et ceux qui séduits par les belles paroles de ces bonimenteurs font le choix de les porter aux plus hautes fonctions locales et nationales, devraient s’interroger sur leur part de responsabilité dans la survenue de ce désastre.
Ce soir comme beaucoup d’autres, je n’ai plus que mes yeux pour pleurer.